Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Vraiment
?Le lendemain matin, Flora vint frapper à ma porte pour m'indiquer que Yarick et moi étions attendus par Random pour le petit déjeuner. Intriguée, j'achevais de m'habiller : que pouvait-il nous vouloir ? Et les domestiques manquaient-ils si cruellement que Flora devait porter elle-même le message ? Je retrouvais Yarick en chemin et nous pénétrâmes ensemble dans les appartements royaux. Random et son épouse entouraient un jeune homme qui ne possédait pas encore les manières policées de ses parents ...Contient : yarick (21)Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Vraiment ? Le lendemain matin, Flora vint frapper à ma porte pour m'indiquer queYaricket moi étions attendus par Random pour le petit déjeuner. Intriguée, j'achevais de m'habiller : que pouvait-il nous vouloir ? (...)
Et les domestiques manquaient-ils si cruellement que Flora devait porter elle-même le message ? Je retrouvaisYaricken chemin et nous pénétrâmes ensemble dans les appartements royaux. Random et son épouse entouraient un jeune homme qui ne possédait pas encore les manières policées de ses parents : Robin, le prince héritier. (...)
Après quelques minutes d'hésitation, je suggérais de partir à la visite du château, proposition qui fut aussitôt acceptée. Notre errance nous conduisit jusqu'à la grande bibliothèque, oùYaricket moi avions rencontré Random la veille. Je pris cette fois le temps de parcourir les rayonnages et découvris surprise un recueil de chants populaires écrits par père. (...)
Bien que visiblement offusquée par le comportement de Robin à son égard, Flora babilla un certain temps sur la fête qui se déroulerait le lendemain soir sur le port, elle se chargeait d'une partie de l'organisation, etc...je n'écoutais plus depuis près d'une minute quandYarickdisparut par Atout. Bien, deux choix s'offraient à moi : passer le reste de la journée en compagnie du prince fou ou...' Accepteriez vous mon aide, Flora ? (...)
Pour l'instant l'imiter et l'ignorer, il s'expliquerait probablement plus tard ! Je passais une grande partie de la nuit qui suivit à dessiner deux Atouts deYarick, à qui j'en remis un exemplaire le lendemain. Vingt quatre heures s'étaient écoulées depuis la curieuse rencontre de la veille, et la conviction que Karadriel et l'homme en noir étaient bien deux personnes différentes, s'ancrait de plus en plus profondément dans mon esprit. (...)
J'employais la fin de la matinée à parcourir divers volumes à la bibliothèque, en attendant Karadriel,Yaricket Robin partis au port à la recherche de renseignements sur le marin assassiné par erreur. A leur retour, nous allâmes trouver le Roi qui avait déjà convoqué Gerard. (...)
Alors, autant attendre pour comprendre ! La journée s'étira tranquillement jusqu'au moment où je croisaisYarickpour le déjeuner. Une voix, dont j'étais certaine qu'elle provenait de l'anneau, me murmurait de me méfier de lui, que ses ambitions étaient opposées aux miennes. (...)
Je tâchais d'étouffer la petite voix pernicieuse qui s'insinuait malgré moi dans mon cerveau et terminais mon repas. Tout le reste du jour, dès que j'approchaisYarick, cette même litanie reprenait encore et encore, jusqu'au moment où celui-ci me dit avoir eu une vision : mon père, prisonnier, qui lui demandait de l'aide, et lui suggérait d'utiliser le Joyau du Jugement pour cela. (...)
Pourquoi s'adresser au fils de son vieil ennemi ? Parce que ce n'était pas vraiment lui ? Parce queYarickmentait ?... Je suivis doncYarickjusqu'au bureau de Random et l'écoutais argumenter pour obtenir le Joyau. Il expliqua qu'il pensait pouvoir aider à retrouver Corwin en passant la Marelle avec la pierre. (...)
Une certaine émotion s'emparait de moi, un mélange de crainte et de satisfaction, peut-être trouverais-je aujourd'hui le courage d'affronter le tracé enchanteur...Mais là n'était pas la raison de cette longue descente dans la pénombre, et je ne croyais pas à la bonne foi deYarick. S'il s'était vraiment agit de sauver mon père, pourquoi s'adresser à lui ? ! La présence de Random et Gerard me semblait rassurante, et je fixais presque sans inquiétude la lumière bleue qui se dégageait derrière la porte qu'entrouvrait le Roi. (...)
Gerard était pétrifié, le joyau pulsant entre ses doigts, Random tout aussi immobile. Une même pensée s'empara à cet instant deYaricket moi : se saisir du Joyau du Jugement. Ni Gerard ni Random n'étaient en mesure d'empêcherYarickde réaliser son idée, et je ne voulais pas courir le risque de ne jamais plus revoir mon père après l'avoir cherché vainement si longtemps ! Je fus la plus prompte, et avant queYarickne m'ait rejoint, je sentais déjà s'ouvrir devant moi le passage d'Atout. Nous nous retrouvâmes tous deux dans une Ombre que je connaissais bien, celle-là même où l'homme en noir m'avait pour la première fois parlé d'Ambre et de ses Ombres. (...)
Je ne possédais pas d'Atout de ce lieu ! Nous aurions dû nous trouver dans mes appartements au palais ! MaisYarickgisait inconscient à mes pieds, et face à moi, l'homme que mes cartes nommaient Brand, me souriait. (...)
Et ils seraient probablement plus qu'étonnés s'ils l'avaient entendu à cette minute : détruire Ambre pour la recréer meilleure... Toute cette mise en scène avait donc pour but de lui permettre de s'emparer du Joyau dont il avait besoin...Et qu'avais-je fait ? Je m'étais jetée tête baissée dans ce traquenard, méfiante enversYarick, j'avais omis de l'être pour le reste. Mon attention ne s'était même pas portée un instant sur l'Atout que j'utilisais. (...)
Les décennies écoulées sur terre me paraissaient être une autre vie et au fond de moi, un instinct puissant me criait que j'appartenais à cette contrée. En reculant, je me heurtais àYarickqui s'était relevé sans que je l'entende. Il croyait probablement que je m'apprêtais à donner le Joyau à Brand. J'étais prise entre Brand etYarick, la pierre ne devait tomber entre les mains d'aucun des deux. Pourtant loin de prêter attention à Brand,Yarickme fixait, et avec horreur je compris pourquoi. Je ne pouvais plus bouger, plus du tout. J'apercevais la lueur rouge du Joyau du jugement dans ma main gauche, et j'étais paralysée.Yaricktendit le bras et... A l'instant même oùYaricktouchait la pierre, je m'éveillais en sueur dans mon lit. Dehors le soleil brillait à son zénith...