Les Carnets de Yasminabad : l'oasis de Yasmina
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Contient : oasis (26)Les Carnets de Yasminabad : l'oasisde Yasmina Histoire : La légende de Yasmina. En 2501, deux frères saabi, tous deux proches neveux du prophète Hassan, tombèrent amoureux de la même femme. (...)
C'était le temps où les dieux marchaient encore sur la terre, cela paraissait possible. Yasmina, c'est ainsi qu'elle se nommait, était danseuse dans une petiteoasissituée dans l'un des endroits réputés pour être les plus dangereux du désert de feu. Il y avait en effet à proximité un vaste territoire djinn, une mystérieuse mosaïque ancienne et une désolation troglodyte, terre creuse dissimulant des forges cyclopéennes... au sens propre du terme. L'oasiselle-même était organisée autour de deux points d'eau espacés de trois centaines de pas. Chacun de ces points d'eau ayant une forme amandine, l'endroit était surnommé « les yeux de Manat » par les bédouins. (...)
Flattée par tant d'amour, mais incapable de décider qui de Alaeddine l'al-kimiyat ou de Lakhdar le Mudjahid, elle voulait épouser, Yasmina leur lança un défi : celui qui lui construirait la plus belle ville en lieu et place de l'oasisdeviendrait son époux. Chacun redoubla alors d'effort pour trouver les artisans, les architectes et les ouvriers nécessaires à leur projet. (...)
Quelques heures après seulement l'al-kimiyat tomba sous les coups vengeurs de son frère. Aujourd'hui encore l'oasis, qui hérita du nom de Yasmina, est divisée en deux médinas, chacune construite jadis pour l'amour d'une danseuse. Description générale de l'oasis: Yasminabad est un lieu de passage, une ville champignon dont l'effervescence n'a que peu à envier aux principaux pôles commerciaux du Capharnaüm ou de Kh'saaba. (...)
Bien que très au nord des hauts plateaux, elle se situe encore dans les territoires considérés comme saabi et est donc placée sous l'autorité de princes soumis à Jergath-la-grande. Traditionnellement séparée en deux médinas, l'oasisest partagée entre deux pouvoirs, entre deux palais, et entre deux conceptions de la vie. D'un côté, le pouvoir sacré et mystique, tenu par les kahini et al-kimiyati de la Parole des épouses de Manat dans la médina Al-Alaeddine. (...)
De l'autre, le pouvoir princier et militaire tenu par les Mudjahidin de la Parole des chevaliers sans frère dans la médina Al-Lakhdar. Puissance et économie : L'oasisest un havre où de nombreuses guildes commerciales ont installé toutes sortes de comptoirs, faisant de Yasminabad une étape obligatoire lors d'une traversée du désert. (...)
Il existe de ce fait dans l'entourage des mages comme dans celui des princes, des wazirs dont la tâche première est d'organiser et d'assurer la prospérité de l'oasispendant que leurs seigneurs sont tournés vers la transmission de leurs Paroles. D'aucuns se plaisent à penser que ces wazirs sont les réels maîtres de Yasminabad. (...)
Le collège des hauts intendants : Comme nous l'avons vu, il existe dans l'AlAlaeddine comme dans l'Al-Lakhdar des wazirs dont la mission est d'assurer la prospérité de l'oasis. Réunis en un conseil dit des hauts intendants, ils officient, au nombre de six, en tant que maîtres des actions marchandes et politiques à Yasminabad. (...)
On lui prête une aventure avec Veldric Eckärdsen, ce qui, aux yeux des plus traditionalistes des kahini et des plus conservateurs des cheikhs constituerait une véritable entorse aux règles qui ordonnent la vie dans l'oasis. Ni Chafika, ni Veldric n'ont eu à en répondre pour le moment. En arrivant à Yasminabad : Yasminabad se situe au nord de l'Aramla ElNar, à plusieurs semaines de voyage depuis Jergath. (...)
Le désert des gouffres formant un croissant qui borde Yasminabad sur le Sud et l'Ouest, il faut en effet être fou pour désirer arriver à l'Oasispar ces chemins. Le grand souk des deux portes : Baignée dans les senteurs du monde entier, écrasée tout au long de la journée par un soleil de plomb et gelée durant la nuit par le fouet des vents mordants venus du désert, cette partie de la ville est une zone franche de toute autorité princière. (...)
Les voleurs et autres assassins ayant ainsi perpétrés quelques crimes intra muros - c'est-à-dire à l'intérieur de l'une des deux médinas - sont conduits dans le désert et abandonnés à leur sort, théoriquement bannis à jamais de l'oasis. Les crimes commis extra muros, dans le souk, ne valent généralement aux criminels que la rancoeur des victimes et des miliciens... Les marchands de tout poil y ont leurs habitudes, leurs intérêts, leurs affaires et leurs conflits. (...)
En réponse à cela, dans l'intérêt commun de tous, marchands et acheteurs, une milice privée est financée par la guilde des marchands de Yasminabad. Zone franche : De tout temps, il a été entendu entre les kahini et les cheikhs qu'une partie de l'oasisdevait rester soustraite à leur autorité. « On ne soumet pas le désert » a jadis dit le valeureux Tufiq, « on l'épouse comme une femme, et comme à une femme, on ne lui prend que ce qu'il nous laisse ». (...)
C'est en taxant ce pied-à-terre, souvent un hôtel particulier, mais aussi des hôtelleries et des boutiques, des ateliers artisanaux, etc. que l'oasisobtient une partie de ses ressources. Enfin, le grand souk est le lieu hors les murs où les conflits des habitants des deux médinas se résolvent. (...)
En effet, située à seulement une journée de Yasminabad, on en voit chaque semaine arriver des soldats en permission venant s'acoquiner dans l'oasis. La venue régulière de ces Escartes est à l'origine de bien des bagarres et des viols, ce qui mobilise de façon quasi permanente la vigilance des miliciens. (...)
On y trouve de nombreuses confréries de mages aux philosophies diverses, des salons de savants, des spectacles modernes et des jeux de chevalerie. Les spectres : Du fait de la Parole, et de l'histoire de l'oasis, les fantômes ne sont pas rares à Yasminabad. Chaque sage et chaque enseignant, et nombre d'élèves expérimentés sont accompagnés en permanence du spectre de leur aimée. (...)
C'est pourquoi les sépultures des al-kimiyati suivant cette Parole sont toutes situées dans le désert des gouffres, loin de l'Oasis. Si ces inhumations ont pour effet d'éloigner les âmes rendues folles par la mort de ceux qu'elles hantaient, elles contribuent largement à renforcer l'insécurité régnant dans le désert des gouffres. (...)
Ils firent alors appel à des artisans bien particuliers : les fileurs de cheveux de djinns de Yasminabad. L'oasisaccueillait en effet une colonie de djinns dont l'impôt, pour vivre parmi les hommes, se payait en mèches de cheveux (cf. (...)
Les dirigeants des écoles, seigneurs et maîtres d'escrime à la fois, ne sont pas considérés comme des wazirs mais comme des sénéchaux, chacun pouvant disposer des disciples de son école et en user à des fins militaires sans en référer au prince tant que les intérêts de l'oasiset de Kh'saaba ne sont pas desservis. Travaillant main dans la main avec les wazirs attachés à la politique extérieure et commerciale de la cité, les trois maîtres d'escrime sont aussi leurs supérieurs directs. (...)
Ceux qui reviennent sans avoir réussi disparaissent corps et bien et nul ne semble savoir ce qu'ils deviennent ; pas même les maîtres d'escrime qui depuis des générations semblent s'interroger à ce sujet. Le palais des tristes princes : Encerclant l'oeil de Manat qui fait le coeur de cette partie de l'Oasis, le palais des tristes princes est un exemple d'architecture saabi classique. Des étudiants viennent l'observer depuis Jergath ou Carrassine, et parfois même de Thérème, tant elle est représentative des arts saabi. (...)
Un pacte fut passé entre un grand prêtre de Mardûk et une centaine de djinns : ils seraient exemptés du respect de cette loi à condition qu'ils cèdent en impôt quelques mèches de cheveux à des artisans humains qui s'en serviraient pour tisser des tapis volants. Ainsi furent-ils accueillis et acceptés à Yasminabad comme des habitants normaux de l'oasis. Aujourd'hui encore, rares sont ceux qui osent aller s'installer en dehors du quartier qui leur a été octroyé, mais ils sont considérés comme des membres à part entière de la communauté yasminabadi. (...)
Bien entendu, on ne les croise pas à tous les coins de rue, et deux personnes sur trois se méfient d'eux et des tours qu'ils pourraient leur jouer, mais certains intègrent toutefois la vie politique, militaire ou artistique de l'oasis. L'enclave est un lieu très agréable, très propre et toujours bien entretenu par ses habitants. (...)
Ce vaste territoire se traverse en deux jours à peu près, mais le fortin où siège la garnison n'est qu'à une petite journée de l'oasis. Il s'agit de l'un des avant-postes des armées d'Occident les plus avancés, il n'est plus situé dans le Capharnaüm mais dans le désert, terre de non-droit. (...)
Bien que Yasminabad soit une ville saabi, elle est bien loin du royaume de Kh'saaba, en terre de non-droit aussi, et son statut politique est ambigu. Ainsi, les relations entre l'oasiset le fortin sont-elles très compliquées. Les deux se disputent la légitimité de domination de la région et d'exploitation des mines de la terre des gouffres. (...)
Faisant preuve de mauvaise foi lorsque des délégations militaires lui sont envoyées pour régler ces problèmes, il fait tout ce qu'il peut pour qu'une guerre explose entre lui et l'oasis. Si cela advient, il ne sera cependant pas le premier à attaquer, laissant aux Saabi la responsabilité d'être les initiateurs du conflit. (...)Histoire : La légende de Yasmina. En 2501, deux frères saabi, tous deux proches neveux du prophète Hassan, tombèrent amoureux de la même femme. Celle-ci était si belle qu'on la prétendait inhumaine, sans doute issue de l'amour d'un homme et d'une déesse. C'était le temps où les dieux marchaient encore sur la terre, cela paraissait possible. Yasmina, c'est ainsi qu'elle se nommait, était danseuse dans une petite oasis située dans l'un des endroits réputés pour être les plus dangereux ...