Le journal de Tristan : Prime enfance
Lycia trouva l'Ombre appropriée à la vie dont elle rêvait tant, pour elle et sa future famille. Quand à Ambre il s'écoulerait une heure, là il s'écoulerait quinze ans. L'enfance de Tristan et Levon se passa au milieu de collines entrecoupées de plaines verdoyantes, près d'un vaste lac et d'une forêt touffue, sans âme qui vive aux alentours. Ixaani construisit lui-même pierre par pierre la bâtisse qui leur servirait de demeure jusqu'à ce que leurs enfants soient suffisamment grands. Dix années entières ...Contient : papa (13)(...) Lorsque je repense à ma prime enfance, je me revois encore dans les bras de maman qui me consolait ou bien dans ceux de mon chahuteur de frère, lorsque l'on se cherchait querelle. Entre mon frère et moi, c'est une longue histoire...Papaétait toujours très attentif envers nous, il n'avait cesse de nous inculquer l'importance et la responsabilité de nos actes. (...)
Pourtant, à nous deux, avec Levon, nous aurions peut-être eu une chance mais il valait mieux revenir chez nous.Papanous expliqua alors qu'ils réagissaient ainsi parce qu'ils avaient peur de nous, parce qu'ils ne nous connaissaient pas. (...)
Levon et moi étions devant et nous remarquâmes tout d'abord des arbres inattendus puis des détails inconnus. Levon inquiet retourna verspapaet maman, mais moi, curieux, je restai devant aux aguets. Je ne pus m'empêcher de jeter quelques regards en arrière. Je fus bientôt rejoint par maman. Levon chevauchait près depapa.Papaet maman nous laissèrent découvrir que ce qui se passait était identique à ce qui était raconté dans les livres lorsque l'héroïne avait utilisé le pouvoir de la Marelle. Levon, incrédule, eut sa curiosité satisfaite en voyant une créature qu'il n'avait jamais vue s'approcher de nous, comme l'avait annoncé maman. (...)
Tout était donc vrai, la Marelle était réelle et je pourrai moi aussi un jour être digne de la connaître comme maman etpapa! Le plus beau moment de ces temps de mon enfance fut lorsqu'elle nous dit que nous pouvions découvrir le tracé de la Marelle. (...)
Mais, Levon renonça. Il avait eu sans doute trop peur de découvrir la Marelle et il avait quitté la pièce,papaallant à sa suite. Maman était restée avec moi et avait posé ses deux mains sur la mienne. Elle avait ensuite évoqué dans son esprit l'image de la Marelle, ce dessin qu'elle connaissait du plus profond d'elle-même, ce symbole qui donnerait, je ne le compris que plus tard, tout son sens à ma vie. (...)
Mon premier contact avec la couronne royale restera à jamais gravé dans ma mémoire. C'était le jour oùpapaet maman avaient décidé de nous amener à Ambre pour la première fois afin d'organiser la cérémonie de leur mariage officiel. (...)
Mon frère et moi étions parés de superbes atours et émerveillés par les habits prestigieux de maman etpapa.Papaavait une épée ceinte à son côté 'pour rendre la justice' selon son expression ainsi qu'une chaîne dorée dont l'extrémité représentait une Licorne sur la dextre, le symbole de la royauté d'Ambre. Maman nous montra la couronne qu'elle portait à Ambre. (...)
Elle n'aurait jamais dû être là, souviens-t-en !'. Le contact se rompit brutalement et Levon s'enfuit précipitamment.Papacourut le rejoindre pendant que je restai seul, hébété avec maman. Je lui révélai qu'une voix m'avait parlé et m'avait fait peur. (...)
Des noms se bousculent dans ma mémoire : Rinaldo, Mordred, Flora, Jirza... Le soir, j'appris que maman avait plus de 300 ans, qu'elle était très forte en magie et quepapaétait un militaire très doué. Malgré toutes ses nouveautés qui auraient dû divertir mes pensées, je ne parvenais pas à oublier la plus sombre d'entre elles. (...)
' Un frisson me parcourut l'échine la première fois que je l'aperçus en train d'arpenter le couloir central menant à la nef où trônaientpapaet maman. Un sourire noueux figeait son visage dans une expression menaçante à mes yeux. Ce n'est que plus tard que j'appris son nom, Dworkin, un des ancêtres de la famille. (...)