Duels et conséquences
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Contient : duel (21)(...) Lorsqu'elle jugea que tout le monde était suffisamment attentif, elle prit la parole : " Je vais être claire avec vous, messieurs. J'ai ouvert cette école pour faire dudueld'escrime un art, pas un travail de boucher, ni une foire d'empoigne. Je vous ai accepté comme disciples parce que l'un et l'autre me sembliez posséder les qualités requises ; manifestement, je me suis trompée... Vous pouvez ramasser vos affaires et retourner chez vous. (...)
Elle jeta un regard en arrière : sur l'arche de pierre de l'entrée était gravée la devise de La pointe au coeur : " Ce qui compte, dans unduel, ce n'est pas toujours de gagner, mais c'est... le panache ! " Un vent froid s'était levé. Son vieil étalon noir renâcla. (...)
Elle retourna à sa table, se servit un autre verre et lut la missive. " Revenez donc dans dix ans, avez-vous dit, Encore enduelje vous vaincrai, Ma Dame, le temps a passé, ma haine ne s'est pas tarie, Et je n'ai pas oublié. (...)
Un jour, elle en avait eu assez. Elle avait jeté son gant au visage d'un de ses tourmenteurs et l'avait provoqué enduel. Frédéric - c'était son nom - lui avait donné une leçon mémorable, la privant méthodiquement - et impitoyablement - de ses vêtements et de ses rubans, puis, après lui avoir égratigné l'épaule, avait rengainé sa rapière et avait salué. (...)
Elle n'avait pas pleuré lorsque Frédéric, devenu l'un de ses meilleurs amis, avait été tué lors d'unduel. Elle n'avait pas pleuré lorsqu'elle avait été contrainte d'abattre son premier cheval, qui s'était cassé une jambe au cours d'une chasse. (...)
Le noble qui l'avait engagée et son témoin, une femme vêtue de couleurs vives, emmitouflée dans une pèlerine écarlate bordée de fourrure, accompagnée d'un mignon, et, enfin, la personne qu'elle devait affronter, dans unduelau premier sang, Gabriel d'Echiny. L'arbitre fut choisi au hasard entre les témoins. Les deux duellistes se placèrent en face l'un de l'autre. (...)
" Saluez-vous ! " commença l'arbitre - le témoin du noble. " En garde... Etes-vous prêts ?... Allez ! " Leduels'engagea aussitôt. Gabriel porta la première attaque, qu'elle para machinalement, avant d'engager une série de feintes, sans grande conviction. (...)
Jean est face à elle, dans l'allée du parc et la regarde, encore incrédule. Autour d'eux, une dizaine de courtisans se sont agglutinés, tout émoustillés à la perspective duduelqui se prépare. La mère de Camille est parmi eux. Elle seule paraît ne pas partager l'excitation générale. (...)
Une femme au visage blême et tiré, aux yeux cernés, aux cheveux sales et à peine coiffés, qui paraissait bien plus que son âge et était aussi lente qu'un paysan eisenör. On lui avait également dit qu'elle avait fait duduelun art, que la devise de son école était quelque chose du genre " le panache avant tout "... Pour Gabriel, dans " panache ", il y avait " feu " et " passion ". (...)
Que t'arrive-t-il ? " Il avisa son poignet blessé et écarquilla les yeux de stupeur. " C'est une blessure deduel, ça ! - En effet. - Toi ? Toi tu as perdu unduel? Je comprends pourquoi tu es dans cet état, je... - Laisse tomber, Xavier " coupa abruptement le maître d'armes. " Apporte-moi plutôt un pichet de vin et quelque chose à manger. (...)
- La petite Camille... Elle a un air de déterrée, elle est pas causante... Si je ne la connaissais pas aussi bien, je jurerais qu'elle a perdu unduelet qu'elle s'en moque royalement... - Et qui te dit qu'elle ne s'en fiche pas comme de sa première chemise ? (...)
Pas depuis... " Il se donna une claque sur le front. " Mais bien sûr ! Pas depuis qu'elle a vaincu un certain James Weller enduelet l'a humilié devant toute la cour ! je ne sais plus pourquoi exactement mais... - Eh ben, je serais elle, j'aurais des raisons de m'inquiéter ! (...)
Si ce que tu souhaites réellement, c'est apprendre le métier des armes, je suis prête à te l'enseigner - du moins si je survis à mon prochainduel. Mais je ne veux pas que tu te lances dans cette voie à la légère. - Bien, madame. " La servante, songeuse, entreprit de démêler les cheveux de la duelliste, tout en les séchant soigneusement à l'aide d'un carré de tissu propre, puis les coiffa en chignon torsadé. (...)
Elle le repéra enfin, appuyé nonchalamment contre le mur de l'ancienne chapelle, qui discutait avec une courtisane - la même qui l'avait engagé pour se battre enduel. Camille s'approcha d'eux et salua. La femme, vêtue d'une robe entièrement rouge et d'une coiffe assortie, se tourna vers elle, tandis que Gabriel s'inclinait brièvement. (...)
J'avais en vérité peine à croire que c'était la fondatrice de l'école de La pointe au coeur qui se battait enduel! " Camille lui jeta un regard peu amène. De toute évidence, cette personne cherchait à la provoquer. (...)
" Non. C'est juste que lorsque je vois une femme de votre trempe perdre pied à la simple perspective d'unduel, je m'interroge. Alors ? - Alors, James Weller, que vous avez vu tout à l'heure est mon jumeau. (...)
" C'est comme cela que j'ai pu ouvrir officiellement mon école " conclut-elle. " Et cela fait dix ans, exactement, qu'a eu lieu ceduelaffreux. Dix ans... Je n'oublierai jamais son visage, ce jour là. Il est passé de l'incrédulité à l'horreur, puis à la haine absolue avec une telle rapidité... " Gabriel l'avait écoutée avec attention, tout au long de son récit, sans l'interrompre une seule fois. (...)
" Maintenant que je sais qui est entré, il ne va pas m'être trop difficile de le retrouver... Mais d'abord, je dois aller me changer. J'ai unduel, dans moins d'une demi-heure. " Sans perdre plus de temps, aidée par sa domestique, le maître d'armes se déshabilla, ôta son corset et revêtit des pantalons et un pourpoint dans les tons pourpres, ornés de motifs plus clairs, ainsi qu'une chemise assortie. (...)
A présent, c'était elle qui menait la danse. Instinctivement, le dernier homme valide et Marinette s'écartèrent lorsque leduelmena les spadassins près d'eux, fascinés par la virtuosité des deux ennemis Soudain, Camille jura et chancela un court instant Une longue blessure traversait à présent sa poitrine. (...)
Mais ce jour-là, elle montait son propre cheval - cadeau de Camille - un magnifique hongre pommelé et portait ses propres vêtements, des pantalons et une chemise dans les tons verts, assortis à ses yeux. Elle leva la tête et lut à mi-voix les mots gravés sur les pierres : " Ce qui compte, dans unduel, ce n'est pas toujours de gagner, mais c'est... le panache ! " Au moment où elle franchissait le porche, un rayon de soleil transperça les nuages et les lettres au-dessus d'elle s'illuminèrent d'un éclat doré. (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...