A travers le philtre
Partout dans les Ombres il y a deux constantes. Le temps et l'amour, encore que je ne sois pas aussi catégorique pour le temps, mais laissons ces questions pour le moins rhétoriques et obscures pour parler de ce que je connais. Parler d'amour revient pour moi à assez prosaïquement, parler des femmes. N'étant point réputé pour mon originalité, je ne vois pas vers qui d'autre que la femme se jetterait mon dévolu. Parler des femmes... Pour hélas avoir passé plus de temps en leur compagnie qu'avec ces ...Contient : tristan (3)(...) Mais que sa volonté se plie sans combat à celle d'une 'fichue mixture chimico-hormonale' comme il les dénomme lui même apparaît comme étant impossible...Et s'il y a combat, il le gagne. J'avais 17 ans lorsque je lus 'Tristanet Yseult', un roman ramené de l'Ombre Terre par mon oncle Martin à mon attention. Ce roman m'enchanta tellement que je décidai aussitôt de nommer ainsi les futurs enfants que j'aurais avec Téuta, anticipant légèrement et oubliant que mes désirs, à la différence de mon sang, ne sont point Réalité. (...)
Sortie de l'oeuf, la première chose que voit le petit oisillon est assimilé à sa mère, mère qu'il suivra jusqu'au bout du monde. Le philtre de 'Tristanet Yseult' agissait pareillement. Une fois ingurgité, la victime se voyait enchaînée par des liens aussi passionnels qu'éternels à la première personne passant dans son champ visuel. (...)
Mais à ce moment précis, le philtre que le destin a déposé sur la tendre bouche de celle qui serait la mère deTristanavait déjà produit son effet !...