Sucrée Maison
L'auberge. Et alors ? On y passe, on y lape un brouet qui tue la faim, on y tombe de sommeil. On la quitte bientôt, avec pour souvenirs le dessin de l'enseigne, le minois d'une servante, le goût d'une sauce : d'autres auberges vont suivre, qui vont se confondre avec celle-là. Bien sûr, quand on rencontre d'autres gens du Voyage, les soirées à l'auberge prennent de la saveur. Chacun y va de son histoire incroyable, de sa fanfaronnade, de sa brève de voyage. Une bonne occasion pour faire briller les ...Contient : feux (3)(...) Voilà cinq ou six jours qu'ils marchent dans des landes désertes, en réchauffant leurs peaux et une pauvre nourriture à desfeuxde camp fumeux d'humidité, en dormant dans des creux à peine abrités des vents nocturnes (on les a prévenus : nulle part où loger avant la côte). (...)
Aux flambées ardentes crachant des ballets d'étincelles, destinées à ceux qui viennent du dehors, cette cheminée sait faire succéder un feu pépère, qui s'éteint doucement en se glissant dans les charbons, tandis qu'on s'endort, bercé par le murmure décroissant du bois. Et jamais lesfeuxde cette cheminée, quand on oublie de les couvrir, n'auraient l'idée d'incendier la maison : ils meurent tranquillement, jusqu'à la prochaine fois. (...)
Il est morose (jet de Moral en situation malheureuse, chaque matin), rêve de l'auberge toutes les nuits, râle à propos de la route, de l'inconfort desfeuxde camp. Peu importe que les Voyageurs trouvent ou non le Cimetière des Bateaux, s'il existe. Ce Voyageur préfère quant à lui aller trouver une cité, un bourg - un lieu humain ! (...)