Le Loup qui pleurait
Le présent scénario repose sur une structure très simple : il s'agit en fait d'un piège dans lequel vont tomber les voyageurs. Ils vont d'abord rencontrer un loup, la tristesse incarnée, qui pleure et qui parle. Il leur conseillera de se détourner de la forêt qui se profile non loin de leur lieu de camps. Je serais surpris que cela n'interpelle pas vos joueurs et qu'ils ne cherchent pas à pénétrer cette forêt interdite. Dès lors, le piège se referme : ils ne pourront pas sortir de cette forêt ...Contient : enfance (11)(...) Dès lors, le piège se referme : ils ne pourront pas sortir de cette forêt avant de l'avoir libérée de la ' malédiction ' qui pèse sur elle. Cette malédiction est en fait celle d'un homme, qui n'a pas eut d'enfance. A charge à vos joueurs de saisir ce que cela signifie et de parvenir, non pas à lui rendre ce qu'il n'a pas eut, mais au moins lui faire sentir le goût de ce qui lui manque, en lui donnant un hochet qui a été fait pour lui. (...)
Ainsi sa vie fut-elle dédiée à la science : il sut lire avant de savoir parler, il sut fort vite parfaitement compter, mais ne sut jamais rire. Sonenfancelui fut dérobée. Il grandit toutefois, son corps s'épanouit autant qu'il put et son esprit s'affûta autant qu'il lui fut possible, borné qu'il était par la science, rien que la science, toujours la science. (...)
Les villageois étaient terrorisés par la folie mégalomaniaque de cet homme, l'échevin regrettait amèrement ce qu'il avait fait et Plantigrade eut une idée : puisque ce fou n'avait pas eut d'enfance, puisque sa folie était due à cela, il lui donnerait uneenfance; il lui fabriquerait un jouet. Un jouet spécial, à part, un jouet rien que pour lui. Et parce que les choses les plus belles sont les choses les plus sobres, alors il lui ferait un jouet simple mais merveilleux. (...)
Mais il fut déçut : en effet, toutes ses créations réagissaient comme des automates : il pouvait les faire réagir selon des ordres simples, mais aucune n'avait d'indépendance, elles n'agissaient que lorsqu'il se concentrait sur elles... En effet, n'ayant pas eut d'enfance, il était d'une froideur toute mécanique. Dès lors, comment un homme sans âme aurait-il put en insuffler une dans la matière inerte ? (...)
Son père, l'échevin, n'eut que le temps de consigner, dans les dernières pages des chroniques du village, qu'il fallait rendre sonenfanceà son fils, avant de devenir un loup triste, au pelage gris-peine. Le fabriquant de jouet n'eut pas le temps de donner son présent, qu'il devint un homme-pierre, à la peau gris-mélancolie. (...)
Elle et tout ce qu'elle contenait devinrent comme non rêvée par les Dragons, de sorte qu'ils existent alors qu'ils ne le devraient pas : la forêt est devenue une zone franche des rêves... Ceci entraînant cela, les quatre créatures qui la peuplent encore (l'homme à l'enfancevolée, le loup, le corbeau et l'homme-pierre) ne peuvent pas mourir, puisque n'appartenant pas aux rêves. (...)
Enfin, elles concluent en indiquant que Plantigrade a trouvé un moyen d'arrêter le fils de l'échevin - sans préciser lequel, il est vrai - et qu'il faut rendre sonenfanceau fils de l'échevin. A coté de la bibliothèque, une pièce donnant sur un débarras, là où seront attachés les voyageurs après leur rencontre avec le loup. (...)
Dans la bibliothèque siège souvent le maître des lieux, dont le nom a été oublié. S'il n'est autre que l'homme a l'enfancevolée, il est désormais le Maître. Décharné, presque filiforme, il est gris-douleur, aux cheveux gris-peine et aux yeux gris-mélancolie. (...)
S'ils n'y parviennent pas, chacun à son tour deviendra une autre créature, qui ne sera libérée que lorsque la forêt le sera aussi car ils ne pourront ni mourir ni retrouver leur liberté avant. Mais, d'après les annales, pour libérer la forêt, il faut redonner au Maître sonenfance... J'espère que vos joueurs seront assez habiles pour se tirer de ce mauvais pas mais, pour le cas où, sachez que le Maître désire avoir plus d'hommes-pierres. (...)
De fait, lorsqu'il est indiqué spécial dans l'un des trois compteurs vitaux (Vie, Endurance, Fatigue) cela signifie qu'il n'y a pas à faire de décompte... Le Maître : Né à la période troublée de la fin du second âge, il n'a pas eut d'enfance, son père l'aillant consacré fort jeune au savoir. C'est peut-être pour cela qu'il est gris-peine et si décharné. (...)