Le Guide du Novice pour L5A : 10ème Partie – La Condition
Fémininesur Pénombre au format (38 Ko)
Si la divinité tutélaire de l'Empire est la déesse Amaterasu, six des huit fondateurs de Rokugan étaient des hommes et l'une de leurs soeurs quitta l'Empire dés ses premières décennies d'existence. Et si plusieurs familles furent fondées par des femmes (Agasha, Asako, Doji, Matsu, Otaku, Shinjo, Shosuro, Yasuki), la majorité le furent par des hommes et c'est également le cas de tous les clans mineurs à l'exception de celui du Mille-pattes. Dés l'aube, l'Empire admit le concept de femmes guerrières ...Contient : samurai (48)(...) Evidemment, il y a des variations considérables comme nous allons le voir. Notamment, les heimin sont souvent moins portés sur ces traditions que lessamuraiet les clans les plus formels (Lion, Grue...) sont plus attachés à ces habitudes que les autres. Dans la caste dessamurai, on peut considérer deux cas de figure en ce qui concerne les femmes : L'épouse : Le cas le plus fréquent et le plus évident. (...)
Une épouse (ou une future épouse...) n'a pas à combattre ni à exercer des responsabilités séculaires ou religieuses. Son rôle est de gérer le ménage et mettre au monde les héritiers dusamurai. La loi accorde à l'époux la prééminence et il peut même répudier sa femme ou la mettre à mort pour adultère, bien que cela ne soit pas exempt de conséquences sur sa propre réputation... et ses relations avec sa belle-famille. (...)
La tradition veut que ce soit l'épouse qui gère les finances de la maison. C'est à elle que l'on verse le salaire dusamurai, c'est elle qui engage les ouvriers qui réparent la maison, les serviteurs qui font la cuisine ou le ménage (bien que nombre d'épouses desamuraimodestes soient également contraintes de participer discrètement à ce genre d'activités). L'argent que dépense unsamuraiest généralement constitué par un pécule que lui remet sa femme. Il mène sa vie d'homme honorable et elle s'occupe du reste. (...)
Néanmoins, même si un tas de comportements peuvent découler d'une telle situation, une épouse restesamurai. Sa parole vaut plus que celle d'un heimin. Le soutien de son ancienne famille peut lui être utile pour se défendre contre son époux (bien que l'on considère au niveau légal qu'elle fasse désormais partie de la famille et du clan de celui-ci). (...)
Le poignard qu'une femme utilise dans ces circonstances est le kaiken, une petite lame que chaque femmesamuraiporte normalement sur elle afin de se donner la mort si on essaye de la déshonorer. Enfin, une veuve peut hériter de son époux défunt et même administrer ses domaines en attendant que son fils ainé ait passé son gempukku. (...)
Par contre, l'épouse n'a pas d'autorité réelle sur le capitaine de la garde de son mari et s'il est par exemple magistrat, elle n'acquiert pas ce statut ni ne peut donner d'ordres à ses subordonnés. La plupart dessamuraiattachés à un seigneur ou un fonctionnaire se montrent déférents envers son épouse et acceptent d'assez bonne gràce les 'suggestions' de celle-ci. (...)
Bien évidemment, il y a des femmes qui sont cantonnées à un rôle extrèmement symbolique par leurs époux et d'autres qui ont su obtenir un pouvoir réel audelà de la sphère dans laquelle elles étaient censées agir. Dans une famillesamuraiaisée, l'épouse a peu de responsabilités réelles, si ce n'est gérer le budget. Elle peut donc se livrer aux nombreuses activités considérées comme dignes de sa condition : la calligraphie, la musique, la lecture, l'ikebana, la poésie etc... ces activités sont rarement l'occasion de démonstrations publiques mais les épouses voisines se réunissent souvent pour comparer leurs talents et ces occasions ne sont pas dépourvues de l'esprit de compétition que l'on observe également chez leurs maris. (...)
La vie économique du foyer est de fait gérée par un intendant (le plus souvent un heimin mais il peut s'agir d'un vieuxsamuraifidèle et compétent) qui rend compte à la femme du seigneur des détails et la conseille en matière de décisions d'ordre général. Dans des familles plus modestes, les femmessamuraisont plus directement impliquées dans la gestion quotidienne du ménage. Nombre d'entres elles savent coudre et reprisent les vètements de leur époux. (...)
La plupart apprennent quelques notions de cuisine ou de charpenterie assez théoriques mais qui leur permettent de superviser les travaux des domestiques ou des artisans engagés de manière temporaire. Dans les grandes villes, un artisanat très développé vise à produire des biens qu'une épouse desamuraipourrait trouver intéressants. Kimono, calligraphies, tableaux décoratifs mais aussi services à thé et romans sentimentaux ou recueils poétiques. (...)
Au sein des professions ou l'on vit essentiellement du travail des autres (négociants, usuriers) ou de nature plus intellectuelle (médecins, architectes...) l'épouse pourra participer de plein droit à l'activité économique ou au contraire profiter de l'aisance matérielle du ménage pour embrasser des activités qui rappellent celles des femmessamurailes plus en vues. Les épouses de castesamuraiet heimin ne se mélangent pas forcément mais elles sont souvent sensiblement plus de contacts que leurs maris respectifs. Lasamurai-ko : Lasamurai-ko est une femmesamuraiqui 'fait carrière'. Elle peut ou pas être mariée mais exerce de toute manière des responsabilités pour son clan qui sortent du cadre de son foyer. Au regard de la loi, unesamurai-ko est l'équivalent d'unsamuraihomme et elle a les mêmes droits, obligations et prérogatives que son homologue masculin. Cependant, sa condition de femme demeure et en dehors du champ de bataille ou de circonstances officielles, on attend souvent d'unesamurai-ko qu'elle se comporte de manière féminine : qu'elle s'habille en femme, parle comme une femme et accorde un respect marqué aux hommes. Les filles des familles Otaku et Matsu entres autres ont tendance à ignorer royalement ce genre d'attentes et rares sont ceux qui oseraient les reprendre... La majorité dessamurai-ko embrassent la carrière de bushi ou de courtisane (le mot courtisane est à prendre au sens politique à Rokugan, pas au sens sexuel...). Les shugenja et les artistes sont encore un cas à part qui est bien toléré dans l'ensemble. Le problème essentiel de lasamurai-ko demeure souvent que certains milieux ouvertement maschistes l'obligent à surenchérir et à déployer plus d'efforts qu'un homme pour qu'on la reconnaisse comme son égal. Pour nombre d'hommes l'idée qu'ils se font d'une femme est celle d'une créature à la sensibilité un peu bizarre et soumise à divers sentiments et émotions qui ne sont pas totalement dignes d'un 'véritablesamurai'. Nombre desamurai-ko et en particulier de femmes bushi font donc serment de chasteté par exemple, afin de montrer qu'elles ne sont pas des femmes mais des guerrières et que leurs soit-disant 'sentiments féminins' n'entreront pas en conflit avec leur loyauté desamurai. On attend alors d'elles qu'elle abandonnent leur voie et redeviennent des épouses lorsqu'elles rompent ce voeu (honorablement...), ou qu'elles acceptent les conséquences de leurs actes si elles se montrent incapables de tenir ce serment et succombent à des élans charnels ou affectifs. Là encore, les histoires d'amour tragiques servent à magnifier cet idéal ou à mettre l'accent sur la difficulté de cette voie. L'évolution lente des moeurs se constate au nombre croissant desamurai-ko qui continuent à exercer en partie ou totalement leurs responsabilités extérieures à leur rôle d'épouse une fois mariées mais la société rokugani demeure à cet égard très hétérogène. Evidemment, la situation est sensiblement différente parmi les Matsu ou les Otaku, deux cas ou non seulement les femmes ont un rôle dominant sur le plan politique mais ou la tradition permet de concilier vie d'épouse et vie de bushi. (...)
Cependant, même dans ces familles, la fierté transmise par le nom d'Otaku ou de Matsu et le fait de vivre dans un empire encore relativement machiste pousse de toute manière la plupart des femmes à se montrer très exigeantes vis-à-vis d'elles-mêmes et de leurs filles. Concubines, Geisha et Prostituées : Les mariages étant arrangés, nombre desamurain'éprouvent rien pour leur conjoint, bien que maintenir les apparence soit toujours crucial. (...)
On insulte à la fois la famille de son conjoint mais aussi son propre seigneur puisque l'on montre clairement que l'on attache plus d'importance à des sentiments amoureux égoistes qu'au devoir qui lie lesamuraià son suzerain. Même lessamuraicélibataires ne sont pas censés batifoler ou faire des 'rencontres sur l'oreiller' d'une manière générale. Il existe cependant une certaine 'tolérance' constituée par les Quartiers Réservés, ces endroits ou l'on se rend pour se distraire et, entres autres, y rencontrer des geisha. (...)
Les fameuses geisha ne sont pas strico-sensu des prostituées mais des artistes éduquées de manière à charmer et distraire lessamuraipar leurs bonnes manières mais aussi leurs nombreux talents musicaux, théatraux et ludiques. Dans un autre domaine, il est aisé pour unsamuraidiscret de se rendre dans un endroit ou une putain pourra satisfaire ses envies et un certain nombre desamuraiinfluents n'hésitent pas à user de leur rang pour que certains de leurs subordonnés ou de leurs serviteurs partagent leur couche. Courtiser une geisha est un processus très différent basé sur une sorte d'étiquette pesante qui rappelle fortement l'amour courtois occidental. (...)
Echanges de cadeaux, rencontres formelles et tentatives plus ou moins ouvertes de 'faire avancer les choses' forment l'ossature de telles relations. A la longue, lesamuraiqui parvient à obtenir l'estime de son égérie peut gagner le droit d'être le seul à profiter de sa chaste compagnie ou (ce qui est plus fréquent) d'être le seul à pouvoir profiter de certaines faveurs... Se rendre dans les maisons de geisha est un droit coutumier mais le faire trop souvent n'est guère souhaitable quand on veut veiller à sa réputation. (...)
L'époux peut cependant prendre une concubine officielle, alors que les amours éventuels de son épouse devront toujours demeurer clandestins. Nombre de geisha espèrent devenir la concubine d'unsamuraiinfluent. Bien que cela ne leur donne pas accès à la castesamuraipour autant, les concubines vivent en effet des vies très différentes de celles des artistes des quartiers réservés. Elles distrayent les invités de leur maitre, assistent son épouse et ont une vie souvent moins dure que celle de geisha qui implique un entrainement régulier et difficile ainsi qu'une disponibilité et une politesse exquise qui rendraient envieux bien des diplomates. Et une geisha qui a longtemps été convoitée par nombre desamuraiinfluents octroie souvent à celui dont elle devient la concubine un surcroit de réputation qui suscite l'admiration jalouse de ses amis. D'une certaine manière, lessamurain'échappent jamais vraiment à la symbolique de la guerre... Les enfants qu'une concubine a avec son maitre ne sont pas forcément ses héritiers à moins que le maitre ne les reconnaisse. Si c'est le cas, ils entreront alors dans la castesamuraià l'âge adulte bien que leur mère demeure elle une simple concubine. Certainssamuraiont une épouse et plusieurs concubines mais leur situation n'est pas la plus fréquente. Bien que l'épouse ne puisse s'opposer à son mari, c'est elle qui tient les cordons de la bourse familiale et elle peut lui reprocher d'entretenir des concubines qui coutent plus d'argent que son pécule personnel et grèvent les finances du ménage. (...)
Lorsqu'un époux voit certains tableaux auquel il tient disparaître et les usuriers venir poliment saluer son épouse, il sait qu'il doit peut-être reconsidérer certaines de ses décisions... De même, certaines épouses peuvent compter sur l'appui de leur belle-mère qui préfère souvent voir son fils bien marié qu'affligé d'une réputation de dévergondé... et les belles-mères rokugani sont assez souvent capable de terroriser leurs rejetons bien plus efficacement que n'importe quel monstre de l'Outremonde. Le droit apparemment inconditionnel d'unsamuraide faire ce qu'il veut de son épouse s'accompagne donc de certaines contraintes liées à sa situation politique et familiale personnelle. Liaisons amoureuses : Evidemment, lessamuraiétant des êtres humains, les liaisons furtives éphémères ou de longue durée existent, entres gens mariés ou pas. (...)
Il n'y a guère que les eta qui soient 'à l'abri' des lubies sentimentales des autres castes mais cela ne les protège pas forcément des abus physiques. Bien que la chair d'un eta soit considérée comme aussi impure que son âme, lessamuraipeu portés sur l'honneur ou trop à la merci de leurs passions savent qu'il existe des prostitués eta dont on peut se payer les faveur pour quelques navets ou une pièce de cuivre. (...)
En prenant bien garde de les chasser de leur quartier (mais en n'oubliant jamais de venir récolter leurs bénéfices...) ou de les placer à l'écart afin que la clientèle puisse avoir l'impression que la putain du moment est certes une eta mais pas aussi 'impure' que ceux qui manipulent les cadavres ou les ordures... Cependant, la plupart des gens préfèreront s'offrir les services sexuels d'un hinin (les saltimbanques, en particulier danseuses et acrobates, ont toujours un certain succès...) plutôt que de s'abaisser à ce genre de débauche. Dans la castesamurai, les abus sexuels envers les castes inférieures ne sont pas inconnus car comme dans bien d'autres domaines, la prééminence dusamuraisur les individus des autres castes lui permet d'obtenir pas mal de choses en se contentant de les réclamer. Cependant, cela génère le plus souvent un certain nombre de rumeurs qui peuvent quelque peu ternir la réputation dusamuraiqui ne sait pas réfréner ses élans. Toute liaison amoureuse est normalement interdite et punie de mort, d'exil dans un monastère ou en dehors du clan (ce qui fait dusamuraiun vulgaire ronin). Dans la caste heimin, les problèmes d'adultère ont tendance à être réglés de manière plus franche et brutale : le conjoint bafoué dénonce publiquement l'adultère (ce qui nuit à sa réputation mais bien plus à celle des amants) ou règle ça de manière violente et avec la tolérance silencieuse des autorités. (...)
Après tout, même les heimin ont le droit de défendre ce qui leur sert d'honneur quand il est aussi ouvertement piétiné. Il arrive donc parfois qu'unsamuraitrop imprudent périsse bètement ou soit pris dans une altercation durant laquelle il aura l'avantage mais qui ternira définitivement sa réputation. (...)