Maraudeur n°5 : Mississippi – Tales of the Spooky South
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Contient : tonton (5)(...) Le plancher craque et partout y a des sacs emplis de trucs séchés, de racines qui puent et des caisses pleines de flacons opaques ou de bestioles momifiées. Mais si c'est ici queTontonZephir vend ses vieux remèdes vaudous, c'est seulement le paravent pour d'autres activités... (...)
On piétine dans les plumes de poulet, ça colle aux semelles. Tout « homme médecine » qu'il est, il diversifie les activités leTonton: combat de coqs à l'arrière et speakeasy en bas. Le speakeasy, c'est ça qui fait tourner la maison. (...)
Avec la prohibition et les Fédéraux qui reniflent les goulots, les hommes avisés ont poussé les murs des caves et mis des tonneaux en perce. Et le petit paradis deTontonZephir doit lui ramener de la piastre4 vu le monde entassé sous à peine assez de plafond pour faire tenir une contrebasse. (...)
Quant aux Dés de Krasses, ils deviennent les Devil Kind, reflets de l'influence du Malin sur le cours du destin et croyez-moi, on ne joue pas impunément avec ce genre de choses... Joue-nous quelque chose... « Si je n'étais pas un blancbec maigrichon, je leurs expliquerais bien la courtoisie à ces Siciliens. Mais bon, ce genre de gaillards est généralement armé, sans compter qu'ils sont très nombreux.TontonZephir aussi a senti la tension monter. Il essaye de détourner les rustres de la serveuse, mais la bonhomie du vieux créole n'y fait pas grand-chose. (...)
Son collègue, s'assoit au centre de la scène, découvre ses chicots d'argent et les porte sur une « musique à bouche »6 étincelante. « Joue-nous donc quelque chose Nickel Jack ! » tonne leTonton. Et comme le blues déferle dans la cave, la petite serveuse s'éclipse discrètement. » Mississipi propose donc d'incarner ces gens qui vivent autours du fleuve, les Créoles, les Cadiens, les Sudistes bon teints et toutes les autres communautés qui forment ce creuset si particulier. (...)Sur le pas de porte... « Pas une mouche pour braver cette poisse tiède que la Grande Fainéante nous donne à respirer. New Orleans est une chaudière, la pression monte doucement. C'est sûr, juin 1920 va nous déshydrater tout sec dans la rue... Oh, mais faites confiance à un vieux Cadien pour dégotter à boire où qu'il se trouve. C'est pas sur ces banquettes1 là qu'j'ai usé mes fers mais on m'a plutôt bien renseigné : sitôt la nuit tombée, un Fais-Dodo se monte derrière les façades tranquilles ...