Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : entrailles (16)(...) A cette occasion, mon oncle dut apprendre au chasseur que son intention était de poursuivre la reconnaissance du volcan jusqu'à ses dernières limites. Hans se contenta d'incliner la tête. Aller là ou ailleurs, s'enfoncer dans lesentraillesde son île ou la parcourir, il n'y voyait aucune différence ; quant à moi, distrait jusqu'alors par les incidents du voyage, j'avais un peu oublié l'avenir, mais maintenant je sentais l'émotion me reprendre de plus belle. (...)
D'autres l'ont fait qui n'en sont pas morts. Mais ce n'est pas tout. S'il se présente un chemin pour descendre dans lesentraillesdu sol, si ce malencontreux Saknussemm a dit vrai, nous allons nous perdre au milieu des galeries souterraines du volcan. (...)
Le phénomène s'accomplissait alors sans violence ; l'issue était énorme, et les matières fondues, rejetées desentraillesdu globe, s'étendirent tranquillement en vastes nappes ou en masses mamelonnées. A cette époque apparurent les fedspaths, les syénites et les porphyres. (...)
- Allons donc, s'écria mon oncle, si tu t'effrayes déjà, que sera-ce plus tard ? Nous ne sommes pas encore entrés d'un pouce dans lesentraillesde la terre ? - Que voulez-vous dire ? - Je veux dire que nous avons atteint seulement le sol de l'île ! (...)
« Maintenant, Axel, s'écria le professeur d'une voix enthousiaste, nous allons nous enfoncer véritablement dans lesentraillesdu globe. Voici donc le moment précis auquel notre voyage commence. » Cela dit, mon oncle prit d'une main l'appareil de Ruhmkorff suspendu à son cou ; de l'autre, il mit en communication le courant électrique avec le serpentin de la lanterne, et une assez vive lumière dissipa les ténèbres de la galerie. (...)
Impossible de reconnaître la nature des terrains qu'il traversait. Le tunnel, au lieu de s'enfoncer dans lesentraillesdu globe, tendait à devenir absolument horizontal. Je crus remarquer même qu'il remontait vers la surface de la terre. (...)
De l'intérieur du globe. En dépit des théories du professeur Lidenbrock, un feu violent couvait dans lesentraillesdu sphéroïde ; son action se faisait sentir jusqu'aux dernières couches de l'écorce terrestre ; les plantes, privées des bienfaisantes effluves du soleil, ne donnaient ni fleurs ni parfums, mais leurs racines puisaient une vie forte dans les terrains brûlants des premiers jours. (...)
Pendant que tu gisais, là sans mouvement, j'ai été reconnaître la conformation de cette galerie. Elle s'enfonce directement dans lesentraillesdu globe, et, en peu d'heures, elle nous conduira au massif granitique. Là nous devons rencontrer des sources abondantes. (...)
A travers l'étage des schistes, colorés de belles nuances vertes, serpentaient des filons métalliques de cuivre, de manganèse avec quelques traces de platine et d'or. Je songeais à ces richesses enfouies dans lesentraillesdu globe et dont l'avidité humaine n'aura jamais la jouissance ! Ces trésors, les bouleversements des premiers jours les ont enterrés à de telles profondeurs, que ni la pioche, ni le pic ne sauront les arracher à leur tombeau. (...)
Et, chose étrange, il me vint à la pensée que, si mon corps fossilisé se retrouvait un jour, sa rencontre à trente lieues dans lesentraillesde terre soulèverait de graves questions scientifiques ! Je voulus parler à voix haute, mais de rauques accents passèrent seuls entre mes lèvres desséchées. (...)
- Non, mais au bout de cette mer qui n'en finissait pas. Nous allons reprendre maintenant la voie de terre et nous enfoncer véritablement dans lesentraillesdu globe. - Mon oncle, permettez-moi une question. - Je te la permets, Axel. - Et le retour ? (...)
Ceci pouvait expliquer jusqu'à un certain point l'existence de cet océan, à quarante lieues au-dessous de la surface du globe. Mais, suivant moi, cette masse d'eau devait se perdre peu à peu dans lesentraillesde la terre, et elle provenait évidemment des eaux de l'Océan qui se firent jour à travers quelque fissure. (...)
Ce rêve, où j'avais vu renaître tout ce monde des temps antéhistoriques, des époques ternaire et quaternaire, se réalisait donc enfin ! Et nous étions là, seuls, dans lesentraillesdu globe, à la merci de ses farouches habitants ! Mon oncle regardait. « Allons, dit-il tout d'un coup en me saisissant le bras, en avant, en avant ! (...)
Un singe, oui, un singe, si invraisemblable qu'il soit ! Mais un homme, un homme vivant, et avec lui toute une génération enfouie dans lesentraillesde la terre ! Jamais ! Cependant nous avions quitté la forêt claire et lumineuse, muets d'étonnement, accablés sous une stupéfaction qui touchait à l'abrutissement. (...)
Elle n'appartient ni à toi, ni à moi, ni au chasseur, ni même aux êtres humains qui vivent peutêtre dans lesentraillesdu globe ! - Oserez-vous dire ?... - Vois, elle ne s'est pas ébréchée ainsi à s'enfoncer dans la gorge des gens ; sa lame est couverte d'une couche de rouille qui ne date ni d'un jour, ni d'un an, ni d'un siècle ! (...)
Rien n'existait plus pour moi à la surface de ce sphéroïde au sein duquel je m'étais engouffré, ni les villes, ni les campagnes, ni Hambourg, ni Königstrasse, ni ma pauvre Graüben, qui devait me croire à jamais perdu dans lesentraillesde la terre. « Eh bien ! reprit mon oncle, à coups de pioche, à coups de pic, faisons notre route et renversons ces murailles ! (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...