Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Esprit
de familleJe me trouve à nouveau sur le pont de ce maudit navire secoué par un océan déchaîné. Acculée à la proue du bateau, encerclée par des brutes sales et aveuglées par leurs croyances, je ne sais plus quoi inventer pour m'en sortir. Ma vision est teintée du rouge de mon propre sang, ils sont trop nombreux pour que je puisse espérer les éliminer un à un. Et cette douleur à la tête ne cesse d'empirer. Des mains calleuses s'emparent de moi, plaquant plus encore sur ma peau des vêtements détrempés d'écume ...Contient : ebroon (4)(...) Je les suivis donc, noyée encore dans le cauchemar des pensées de Karadriel et des atrocités de sa mère. Comme nous approchions du village où nous avions laisséEbroonet Sylvania, la fumée âcre d'un incendie nous saisit à la gorge. Le spectacle autour de nous n'était que désolation. (...)
Au milieu des flammes consumant les habitations, des corps gisaient, inertes, sans âmes. Devant la plus imposante des constructions, encore intacte, nous découvrîmes les deux elfes.Ebroon, couvert de sang, tenait entre ses bras le corps inanimé de la jeune femme. Ses larmes en coulant laissaient deux traînées blafardes sur ses joues maculées de suie. (...)
Pourquoi mêler Robin à cela ? Nous ne pouvions plus rien pour Sylvania. Je nettoyai et pansai les blessures d'Ebroon. Bien que sérieuses, sa vie n'était pas en danger. Je n'osais lui demander par quel miracle il avait échappé à un tel massacre. (...)
Le vaste monde recelait des mystères inconnus et mieux valait ne pas trop vite les découvrir à leurs yeux innocents.Ebroonavait d'abord insisté pour nous accompagner. Trop faible avait jugé Robin. Il l'avait donc convaincu de rester pour veiller au redressement de la ville. (...)