Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Mandor
Mandor nous attendait dans une salle plus humaine que la précédente, beaucoup moins déstabilisante pour moi, à l'exception des mets peut-être. L'ambiance dégagée par le salon fleurait ces agréables soirées entre intimes où parfois le jeu des fausses confidences mène plus loin que prévu. Et bien que j'en aie pris conscience, j'en subissais malgré moi le charme. J'avais redouté ce dîner, car sans l'aval préalable de Flora nous devions surveiller nos moindres mots. Mais Mandor orienta les politesses ...Contient : billet (4)(...) Comment avais-je pu oublier les avertissements répétés de l'homme en noir ! Je décachetai l'enveloppe. Elle contenait unbilletet une carte. Froide au touché, presque glacée . Le dos de l'Atout figurait un serpent, Le Serpent, ce serpent représenté dans quelques ouvrages de la bibliothèque du palais. (...)
Je tournai la carte, et n'y trouvai, déçue et soulagée, aucune figure connue. Peut-être s'agissait-il d'une de ces formes primales dont m'avait parlé l'homme en noir. Sur lebilletd'accompagnement, une main minutieuse avait tracé un bref avertissement : ' Attention, Martin n'était peut-être qu'un coup d'essai. (...)
Excuses peut-être pour ne pas y goûter de crainte des herbes qu'il pourrait contenir. Quand je sortis, j'avais brûlé lebillet, et dans ma poche, mêlé à mes autres cartes, je conservais l'étrange Atout. Peut-être aurais-je le courage de l'essayer plus tard. (...)
Nous l'imitâmes bientôt : après cet acte de 'bravoure' Robin et Neige semblaient sur le point de ce réconcilier, et si j'avais bien saisi les demi-mots de Mandor durant le dîner, nous nous retrouverions probablement tous deux pour le café. Yarick et moi regagnions nos appartements respectifs lorsqu'un petit page m'arrêta et me remit lebilletattendu. Je demandai à Yarick de m'excuser et suivis l'enfant. J'espérais tirer quelques éclaircissements de la conversation à venir, car je n'avais toujours pas essayé l'Atout étranger dissimulé dans mon paquet de cartes. (...)